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Un secret bien gardé.... Toute l'histoire

Publié le par Dame Mauve

Je remonte l'article parce que j'ai ajouté une suite...

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1

          Dans le silence de la chambre, une brume  étrange, une odeur d’encens et, cachée derrière une boule de cristal, la voyante. Sur les murs des images de hiboux, rien de divin dans l’atmosphère, l’essentiel cependant, que cette femme résolve mon problème, que je connaisse enfin le secret si jalousement gardé par mamy Ady et qui m’intriguait depuis des lustres !


          Si j’ai baigné dans les sphères ésotériques depuis toujours, il me faudrait cependant une gomme pour effacer les inutilités, les absurdités, pour tuer dans l’œuf les superstitions qui entravaient ma vie.  Le regard vert émeraude de la voyante ne m’impressionnait pas, inutile pour elle de me déballer l’entrée et le plat de résistance que je connaissais déjà, qu’elle aille directement au dessert. A part faire luire une sphère en verre ordinaire, Il n’y avait rien de magique dans ce qu’elle me racontait. Qu’est-ce que j’avais à faire d’une lanterne qui éclairerait le tunnel de ma vie ?


          Une  strophe de Paul Verlaine me venait à l’esprit : « Les sanglots longs des violons de l’automne blessent mon cœur d’une langueur monotone » alors les larmes coulèrent sur mon visage. Cette lettre, lue le matin même, était la cause de mon chagrin et de ma colère. Ce qu’elle recelait était une énigme sur ma naissance et maman ayant quitté ce monde trop tôt ne pouvait plus me renseigner. Quant à mamy Ady, elle m’avait remis la lettre avant de mourir en disant d’aller voir cette voyante. De qui donc étais-je vraiment la fille ? Quel rapport avec la magie ?


          Pourrais-je un jour espérer une réponse ? Le mystère flottait dans ma vie, vie dont j’avais perdu le cap depuis cette maudite missive. Mon esprit, complètement en perdition entraînait dans son sillage mon existence passée.


          Que faire ? Jeter une bouteille à la mer ? Avec le peu d’élément que contenait le pli, se serait la briser contre un iceberg ! Vers où allait me pousser le vent ? Combien de temps allais-je encore déambuler dans les énigmes avant de connaître la vérité ? Me voila dans un bateau à la dérive ! Et cette voyante qui ne me débite ses paroles peu vraisemblables dans une ambiance d’encens de myrte : mes réelles origines viendraient d’un autre continent  contrairement à tout ce qui me fut narré sur ma naissance. Et lequel ? Si je n’étais pas française et européenne de surcroit, qu’étais-je avec mon teint clair, mes yeux émeraude océan et mes cheveux bruns ?


          Les questions coulaient à flots. Le meilleur Amiral de la terre ne pourrait naviguer sur cette houle de sentiments contradictoires qui emmêlait mes interrogations génétiques ! Il y avait vraiment une faille chez mes ancêtres ! La muraille de ma forteresse érigée depuis des années pour me préserver du chagrin, perdait des pierres. La voyante, malhabile, tentait de me rassurer mais rien à faire. Elle débarquait dans mon univers et le bouleversait autant que la missive. Puisque je ne pouvais pas avoir de réponses chez l’astrologue, je décidai de chercher ailleurs. Pas de piste réelle ? Tant pis, je trouverai…. Pas question d’abandonner….


          J’allais quitter la voyante quand elle me dit : les gens sont souvent compliqués, ils s’inventent une vie en parallèle dont la fin ne résout pas leurs problèmes. La vie est une guerre de tous les instants pour ceux qui croient tout savoir, des macrocéphales dont la tête est plus grosse que leur cerveau. Ne soyez pas de ce genre, une mappemonde ne vous dira jamais où chercher, sur terre ou sur mer, si vous n’avez pas le plus petit indice et cet indice, je peux vous le fournir. Le partage des tâches est une très bonne solution et fait avancer.


          Cette fois elle attira mon attention. Il était vrai que mon univers s’éclairerait si j’avais au moins le pays dont j’étais soit disant native car c’était sûr, je n’étais pas une extra terrestre ni une nymphe sortie des eaux sombres du néant. La découverte du moindre détail avait son importance.


          J’écoutais donc la suite : Je ne suis pas là pour vous faire un thème astral, ni pour dans l’avenir vous dire comment vivre ou survivre, même si vous me faites l’effet d’un petit animal blessé, sortez de votre tour de fierté et la couleur de votre ciel sera d’azur. Je ne suis pas un envahisseur de votre existence seulement un intermédiaire, et j’ai un journal à vous remettre….


          Joignant le geste à la parole, elle sortit de dessous de sa table, un grand carnet jauni par le temps : Peut-être y trouverez-vous votre bonheur… Vous savez, le monde contient un nombre pluriel de cultures et vous allez en découvrir quelques unes. Bonne recherche….


          Cette femme avait-elle lu les pages de ce document ? Comme si elle avait clairement entendu cette question, la voyante répondit : Non jeune-fille, je sais simplement ce qu’il contient, ne suis-je point prêtresse du passé et de l’avenir ?


          La bourrasque d’informations risquait de provoquer une métamorphose complète de mon existence. Etais-je prête à sortir de la chrysalide et tel un papillon voler de mes propres ailes en fonction des renseignements contenus dans ce recueil ? Mon tourment en serait-t-il moins lourd de savoir la vérité ? Un vent tempétueux soufflait sur ma vie et je m’envolai vers d’autres cieux, pas forcément plus cléments.

2

          Après quelques vêtements jetés rapidement dans une valise, je me trouvai à l’aéroport attendant d’embarquer dans un avion pour le Canada. Je frissonnai et relisait la phrase de mamy Ady, auteur du journal, qui m’avait décidée à faire ce voyage : Ma chérie, quand tu liras ces lignes, je ne serai plus de ce monde et ma promesse n’aura plus lieu d’être. A Montréal tu trouveras ton père dont le nom est Mike Richard SIMARD. Ta maman s’étant mariée avec un français, a toujours évité le sujet de ton père biologique… Cet homme était-il au courant de mon existence ? J’aillais le savoir non sans une grande appréhension.


          Peut-être était-il un de ces hommes d’affaires plein de fric, vivant dans le luxe, naviguant à bord d’un yacht personnel, en chemise de soie et costume en alpaga  donnant des soirées clinquantes avec champagne à gogo et cotillons, où les bijoux sagement placés dans des coffres forts avaient laissé place aux diamants de pacotille ! Si c’était le cas, je ne me voyais pas à ce genre de réunions ou célébrations diverses.


-        Mademoiselle, vous avez fait tomber votre carnet


          Il était temps que quelqu’un me remette les pieds sur terre, enfin façon de parler car quelques secousses me firent prendre conscience des turbulences à plus de dix mille pieds ! Ce quelqu’un, dans la cinquantaine environ, était charmant et je le remerciai gentiment. Il se présenta : Roy Simard.


          Je devrais jouer au casino avec une telle chance ! Serait-il de la famille de Mike Richard Simard ? Roy me fixa tout en triturant une grande enveloppe Kraft qui ne lui avait rien fait et me demanda si j’étais l’une des amies de la famille. Que lui répondre ? En toute logique j’étais proche et non proche en même temps mais pas une amie. Et lui ? Il était le frère cadet, celui qui avait le moins bien réussi puisque seulement directeur d’un supermarché. Le changement de sa voix fut à peine perceptible mais j’en compris aussitôt le sens ironique. Quelle était donc la conception de la réussite dans cette famille ? La perfection n’existait pas, il y avait toujours un Calimero dans une lignée.


          Roy Simard changea de conversation. Quand le steward passa avec les boissons, il me conseilla un thé, soit disant divin, bien meilleur que le café. Son amabilité me faisait chaud au cœur et pourtant j’avais l’impression de l’arnaquer en lui soutirant des renseignements. Si son emploi était si peu considéré alors son frère devait vivre dans une de ces propriétés paradisiaques d’élites qui avaient financièrement réussi leur vie. C’était le cas. Que venais-je faire au Canada ? Après une seconde d’hésitation :

          -Je suis auteur de romans et j’ai choisi le Canada comme lieu de résidence des protagonistes de l’histoire. J’ai besoin de me familiariser avec les lieux.


          Il sourit en répondant :

          -Vous pourriez écrire une pseudo biographie, la mienne, non que je sois important mais comme membre de l’immaculée lignée des Simard, enfin si l’on fait abstraction des histoires d’alcôve et les cadavres dans les placards,  je peux vous donner un paquet de renseignements !


          Cherchait-il à se venger ? Cependant son idée me plaisait et un roman basé sur les tribulations d’une grande famille canadienne pouvait devenir très intéressant. Son frère était-il marié ? Oui avec une blondasse très imbue de sa personne. Etait-il heureux ? Foutaise cette union. Son frère avait dû renoncer à son amour de jeunesse sur ordre de leur père. Cela commençait sérieusement à m’intéresser.

          Quel était donc le métier de ce Mike-Richard Simard ? : Ingénieur-chimiste, très réputé selon son frère Roy et très fier de ses dernières recherches sur la séparation de certaines substances chimiques. Ne se prendrait-t-il pas un peu pour Richard Synge ou pour l’inventeur du chromatographe ! L’homme de science prétendrait-il à un prix Nobel ! Roy éclata de rire en me voyant gigoter sur mon siège en envoyant ce flot de questions  sans attendre les réponses ! Je pris conscience que je me donnais en spectacle et que tout ce cirque ne rimait à rien. Je ne connaissais presque rien de la vie de la famille Simard, pourquoi donc avais-je fait monter ainsi la mayonnaise ?


-        Calmez-vous mademoiselle, d’accord il me considère comme le vilain petit canard de la famille mais il est très doué. Il est très exigent mais je l’aime bien. Je vous disais simplement que son couple était en décrépitude et non loin du divorce. Il n’y avait pas de quoi danser la gigue.

 

-        Je vous prie de m’excuser, je me suis laissé emporter par le sujet. Pouvez-vous pardonner à la turbulente romancière ce moment paradoxal ?

          Pour toute réponse Roy Simard sourit. Il l’accompagna à la réception des bagages et tandis que défilaient des valises multicolores, il lui proposa de venir la chercher le lendemain pour lui faire visiter la propriété de son frère, ce qui pourrait être utile à ses écrits. Elle accepta et lui donna le nom et l’adresse de son hôtel.

 

3

 

 

          Tandis que le lever du soleil indiquait l’aube d’un nouveau jour, je regardai par la fenêtre. Diantre ! Une limousine m’attendait devant l’hôtel de l’Armor Manoir du côté de la rue Sherbrooke ! J’avais choisi cet établissement en raison de son architecture victorienne, loin de la modernité des grands hôtels comme le Hyatt dans l’enceinte du Complexe Desjardins et surtout moins cher. Je ne tenais pas à mourir de faim pour avoir laissé toutes mes économies dans ce voyage dont j’ignorais encore l’issue. Je savais bien que la fin justifiait les moyens mais trop n’en fallait. Si au début j’étais sceptique quant au fait de trouver ce monsieur Simard, la rencontre avec Roy me redonnait la pêche. Bientôt je serai dans l’antre de « mon père » !

          Comme antre l’on faisait pire !  Confortablement installée dans le long véhicule de couleur ivoire,  face à Roy qui s’amusait de ma surprise, je me sentais un peu gauche dans mon ensemble jupe et spencer grège en faux Chanel !  Cependant il me complimenta sur ma tenue. Tout en le fixant je pensais : Peut-être me trouve-t-il mal fagotée et l’éternelle politesse l’empêche de me le dire… ? Je tenais mon sac sur les genoux, ne sachant où mettre les mains. J’étais vraiment très mal à l’aise. Je voulus prendre mon carnet pour y mettre mes premières impressions quant il m’échappa et atterrit sur les pieds de Roy. Il s’empressa de le ramasser :

-        Pourquoi être si nerveuse madem… Au fait, je ne connais pas votre nom….

Je répondis très vite, trop vite :

Marina Laville...  Pourquoi avoir donné le nom de jeune fille de maman ? Zut, je suis stupide !

          Dans l’ambiance tiède du véhicule, une foule de pensées s’activait dans mon cerveau et je perdais la notion de prudence. Qu’étais-je venue faire dans cette galère ?

          Les grilles s’ouvrirent automatiquement à notre arrivée. La propriété, un domaine très vaste dans la ville de Lorraine, en bordure de l’autoroute 640 dans la couronne de Montréal, était un vrai paradis. J’avais déjà remarqué qu’aucun fil électrique n’était visible dans la ville et Roy m’avait expliqué qu’elles étaient enfouies, souterraines. La partie arrière de la propriété se délimitait par un immense rideau forestier sauvage. Sur le seuil de la porte principale, une femme aux cheveux courts gris, impeccablement coiffée : 

-         Voici donc la jeune femme dont tu nous as parlé, je comprends maintenant ton enthousiasme.

          Son époux, une certaine ressemblance avec son frère Roy, en plus grand et visiblement et là plus âgé sans doute, ne disait mot. Il me regardait, son regard semblait poser une question mais aucun son ne sortit de ses lèvres. Je m’adressai à lui en le remerciant de son hospitalité. Il me prit la main et là seulement j’entendis sa voix comme s’il se parlait à lui-même :

          Aussi belle, aussi pleine de volupté et le même langoureux regard vert, une réincarnation sans doute…. Puis se reprenant :

-        Soyez la bienvenue mademoiselle….

-        Enchantée monsieur Simard, je suis Marina Laville (je ne pouvais plus changer mon nom).

           Mike Richard Simard, resta immobile, la main appuyée sur le cœur et s’écroula…

 

 

          Une jeune fille sortit en criant de la maison en hurlant :

-        Mon Dieu Papa ! Ne me laisse-pas !

          Madame Raymonde Simard la tira par le bras :

-        Allons Viviane, un peu de dignité, ce n’est qu’un petit malaise, dont il faudra d’ailleurs trouver la raison… Le médecin est en route…

          Et se tournant vers son beau-frère :

-        La vue de ton amie fut d’un effet foudroyant !

          Je me sentais mal, la situation négative ne présageait rien de bon pour la suite. Je tremblai de la tête aux pieds. Roy me fit un bisou sur la joue en disant :

-        Pas très amical l’accueil de mon frère mais vous n’y êtes pour rien…

          J’aurais voulu en être aussi sûre que lui ! De plus il s’attachait un peu trop à moi, il ignorait encore qu’il était mon oncle ! Je lui dérobais des renseignements sans vergogne. Comment réagira-t-il en connaissant la vérité ? Je voulais retourner à mon hôtel, la visite de la propriété était compromise. Roy insista pour que je reste déjeuner. Mike avait repris des couleurs et le médecin n’avait rien décelé de grave en dehors d’une forte émotion. Friandise sur le gâteau, Viviane était ravie de ma présence :

-        Enfin quelqu’un de jeune dans la maison ! Le repas sera plus gai.

          J’étais plus âgée qu’elle mais bien moins que les autres personnages autour de la table. Roy m’expliqua que son frère ne voulait pas d’enfant et que Viviane était un accident, quelque peu provoqué par sa femme. Donc Vivianne était ma demi-sœur. Pourquoi ne voulait-il pas être père ? J’avais posé cette question à haute voix sans m’en apercevoir ce qui mit dans l’embarras toute l’assemblée. Mike mit fin à la gêne en prenant la parole :

-        Je vois mademoiselle que mon frère vous a déjà fait le panégyrique de la famille, je n’en attendais pas moins de lui ! En effet, je ne voulais pas mais le hasard a bien fait les choses et je ne le regrette nullement

 Et il donna une petite tape affectueuse sur la tête de Vivianne. Cette dernière éclata de rire :

          Il y a toujours des évènements croustillants dans la famille !

          Je dégustais un excellent dessert au caramel quand Raymonde Simard interrompit l’arrivée de la cuillère dans ma bouche :

-        Laville est un nom qui réveille de vieux souvenirs, n’est-ce pas Mike ? Bien sûr aucun rapport avec vous mademoiselle car ce spectre du passé était français et ce nom assez courant.

          Le regard courroucé de Mike ne l’interrompit pas pour autant :

-        Très cher, le passé est le passé et nous pouvons en parler sans problème, de plus cette Hélène Laville, si elle avait des atouts très appétissants à l’époque, ne te convenait pas du tout. Tu aurais tout perdu en l’épousant. Tu as bien fait de suivre les conseils de ton père.

     Roy se leva d’un bond, comme un lapin sorti du chapeau d’un magicien.

         - Raymonde, tu veux dire qu’il a suivi les ordres, pas les conseils et je ne suis pas certain que ce fut un bien pour lui ! Et pourquoi toujours remettre ce leitmotiv sur le tapis ! Tu as eu ce que tu voulais ! Je comprends maintenant que mon frère ait envie de divorcer ! Tes réflexions tantôt sucrées, tantôt acides ont fini par le lasser.

          Mike prit calmement la parole, ce qui étonna tout le monde. Il s’adressa à sa femme :

-        Décidément ma chère Raymonde,  tu ne changeras jamais. Le divorce sera bientôt prononcé alors inutile de jeter ta hargne à la face du monde. Je suis  plus décidé que jamais… Le souvenir d’Hélène est ce que j’ai de plus beau dans ma vie et tu ne pourras jamais le ternir, surtout pas avec ce que j’ai découvert récemment.

          Raymonde ricana :

-        Quoi que tu aies pu apprendre, elle est morte ! Tu ne pourras jamais lui dire ce que tu éprouvais pour elle ni savoir ce qu’elle pensait ! Le divorce ne te servira à rien !

          J’étais tétanisée, incapable de prononcer une parole. Mike, lui, avait un grand sourire et me regardait avec insistance :

-        Mademoiselle je crois que vous êtes française n’est-ce pas ?  Vous ressemblez d’une façon étonnante à Hélène Laville, pourriez-vous me préciser le prénom de votre maman ?

          Je balbutiai plus que je ne parlais :

          - Oui je suis française et maman se prénommait… Hélène.

        Il me demanda ensuite ma date de naissance. Sa femme hurlait :

-        Tu ne penses quand même pas qu’il s’agit de ta fille, c’est une intrigante, son manège est clair, te soutirer de l’argent !

          Cette fois elle m’énervait vraiment, je ne parvins plus à me contenir :

-        Désolée de mettre tout le monde dans l’embarras mais j’ai une lettre à remettre à… mon père, à vous monsieur Simard mais je ne veux rien de vous, j’avais juste besoin de vous voir. J’ai vécu sans vous depuis ma naissance, je peux continuer…

           Je redoutais surtout la réaction de Roy mais contrairement à ce que je pensais, il souriait, comme s’il avait prévu cette situation. En voyant la mine dépitée de sa belle-sœur il éclata même de rire :

-        Ma chère Raymonde, toutes tes manigances n’ont servi à rien, Hélène ne s’est pas fait avorter comme tu le croyais à l’époque et la ressemblance est flagrante, d’où le malaise de mon frangin.

          Se tournant vers moi :

-        Mon frère garde une photo de votre maman dans son bureau, je l’ai aperçu un jour en cherchant des papiers et lorsque je vous ai vu dans l’avion, cette ressemblance m’a frappé. Ensuite votre nom ne laissait plus place au doute. Mon invitation avait pour but ces retrouvailles

          Cette phrase me paraissait mélodieuse après le trac qui me gagnait. Un allié était de bon augure. Vivianne, les yeux écarquillés fixait tour à tour son père et sa mère et eut une réaction inattendue et pleine d’émotion. Elle m’embrassa en disant :

-        Super ! J’ai une grande sœur ! Enfin quelque chose de nouveau dans cette famille !

          Raymonde Simard choquée enchaîna avec sa voix tonitruante en ironisant :

-        Très agréable pour moi de voir à quel point ma propre fille accueille avec plaisir la fille de cette catin d’Hél….

           Je n’eus pas le temps de répliquer, Mike Simard lui coupa la parole :

-        La lettre est très explicite de ton complot avec mon père… je pense qu’il serait préférable que tu quittes la propriété. Ton compte bancaire est bien pourvu, tu ne seras pas dans la gêne…

          Je ne voulais pas être la cause d’une telle discorde. Je me sentais vraiment mal, pas du tout envie de chanter l’hymne à la victoire.  Roy me rassura, je devais mettre mes remords en sommeil car le ménage périclitait bien avant ma venue.

          Mike Simard s’approcha de moi, d’abord me prit la main puis me serra très fort dans ses bras. Il voulut tout connaître de ma vie et de celle de maman. Tout en ne reniant pas le père qui m’avait élevée, je racontai tout. L’immense poids qui inconsciemment m’empêchait de vivre en paix avait disparu. Roy fut diligenté pour m’aider à rapatrier mes valises dans la chambre bleue de la propriété. Je devais retourner en France pour régler certaine affaires puis je m’installerai au Canada. Une page de ma vie se tournait.

           La grasse matinée du lendemain fut un vrai rêve ! J’étais dans un nouvel univers et je me mis à fredonner un air que maman adorait : « La vie en rose… »

FIN

 

  Texte non libre de droit, protégé par copyright

Dame mauve le 07 10 2013

Commenter cet article
C
<br /> Hello Violette. Je m'étais promis de lire un de tes bouquins. A lire des extraits je suis chaque fois très attirée. ça viendra. Pourl'instant je suis trop préoccupée .<br /> <br /> <br /> Bon Lundi à bientôt<br />
D
<br /> <br /> Prends ton temps. Ils ne s'envoleront pas.<br /> <br /> <br /> Gros bisous<br /> <br /> <br /> <br />
L
<br /> bravo pour ta constance dans cette histoire- pas facile-<br /> bon mardi- bisous !!<br />
D
<br /> <br /> Elle se termine bien.<br /> <br /> <br /> Bisous<br /> <br /> <br /> <br />
T
<br /> Parfois on découvre des sercrets de famille, dans de vieilles boîtes en carton jaunies par le temps.<br />
D
<br /> <br /> Oui c'est vrai et là commence la rechercher et l'histoire.<br /> <br /> <br /> Bisous<br /> <br /> <br /> <br />
T
<br /> Voyage vers les origines ... je dois t'avouer, et ça te fera sûrement plaisir, que j'ai commencé à lire ce roman comme j'aurais commencé à lire une autobiographie : je pensais que c'était ton<br /> histoire ! - Tout, l'encens, la boule de verre, l'atmosphère singulière, il me semblait être tout près de toi ! C'est un bonheur de lire à nouveau un extrait de livre. Passe un beau week-end<br /> Violette, je t'embrasse.<br />
D
<br /> <br /> Je vais continuer cette histoire mais je n'en ferai pas un manuscrit pour mon éditeur car en parallèle j'écris une histoire sensiblement approchante pour mon nouveau livre.<br /> <br /> <br /> Bisous<br /> <br /> <br /> <br />
C
<br /> à suivre .. dur ! ;)<br />
D
<br /> <br /> Mais je vais continuer.<br /> <br /> <br /> Bisous<br /> <br /> <br /> <br />